Le préscolaire au Maroc Lorsque à la fin des années quatre vingt dix, la commission spéciale de l’éducation et de la formation a formulé les dix neuf leviers de sa charte visant la réforme en profondeur du système éducatif marocain, le domaine du préscolaire ou de l’éducation de la petite enfance a reçu une attention particulière de la part de cette commission.
C’est d’ailleurs pourquoi, il a été recommandé de rattacher les deux années du préscolaire (4 à 6 ans) aux deux premières années de l’enseignement primaire pour constituer le premier des deux cycles de ce niveau scolaire.
Six années auparavant, une étude effectuée par le Ministère de l’Education Nationale) en collaboration avec la Banque mondiale, dans le cadre de l’élaboration de la stratégie de développement de la scolarisation en milieu rural, a préconisé la mise en place d’un préscolaire généralisé et de qualité pour assurer la généralisation de la scolarisation primaire, lutter contre l’abandon et la déperdition scolaire, réduire les disparités de scolarisation entre monde rural/monde urbain et entre filles/garçon et assurer l’éducation pour tous (UNESCO, Dakar).
Le préscolaire au Maroc
Si l’intérêt pour l’éducation préscolaire s’est renforcé, force est de constater que comparé aux autres cycles scolaires, le préscolaire paradoxalement, fait figure de parent pauvre du système éducatif (reconnaissance des bénéfices d’un préscolaire performant sur l’ensemble des cycles scolaires sans interventions spécifiques dans le sens de son développement). L’absence d’intervention directe dans l’organisation et le fonctionnement et d’une responsabilité accrue de la part du Ministère de tutelle, a conduit à l’état dans lequel se trouve le préscolaire aujourd’hui et qui se caractérise par une multiplicité de formules de préscolaire, un grand écart entre l’office urbain/rural et garçons/filles, et de grandes carences en termes de profils des éducatrices et des éducateurs ainsi qu’au niveau des structures d’accueil et de leurs équipements. Et pourtant, sur le plan juridique, beaucoup de chose ont été faites pour réorganiser le secteur du préscolaire et faciliter sa mise en valeur. Citons à titre d’exemple :
- la loi 05.00
- le décret 2.00.1014
- l’arrêté 1535.03
- les circulaires 32, 86 et 101
Si tout le monde s’entend sur les liens directs de l’éducation préscolaire et l’enseignement primaire, très rares sont les travaux qui ont abordé les bénéfices d’un préscolaire généralisé et de qualité sur l’éducation non formelle et par ricochet sur la problématique de l’analphabétisme de manière générale.
Par : M. Salah Benyamna, Expert en Education